24.10.07

le grand regretté sargon boulus [Irak], une poésie libre


Métamorphoses de l’homme ordinaire


Sargon Boulus


Je suis le jour un homme normal
Qui remplis ses devoirs normaux sans se plaindre
Comme n’importe quel mouton dans le troupeau, mais la nuit je suis
Un aigle qui se perche sur un monticule
Alors que ma proie trouve sa sérénité sous mes griffes.


Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

6.10.07

haïku, ryokan [japon]


هَايْكُو

رْيُوكَانْ


ذَهَبَ اللِّصُّ
وَلَمْ يَنْسَ عَدَا شَيْءٍ
أَلْقَمَرَ فِي النَّافِذَةِ


ترجمة: رشيد وحتي

5.10.07

poème en prose, salim barakat [syrie]


Le paon


Salim Barakat [Syrie]


D’ici, de jardins suspendus aux plumes, se défait de sa couverture la tempête de la couleur, puis s’éparpille le vent diadème après diadème, car ce qui se voit n’est que le festival de ce demain postillon à l’ombre de sa veille postillon.

Que l’oiseau pleure alors.

Qu’il pleure son plumage.

Et pleure, toi aussi, ô chouchou du présent, voyeur d’un trou dans la serrure de la mort.
Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

20.9.07

poème de georg trakl [autriche] en versions française et arabe


Rondeau


Georg Trakl [Autriche]



L’or des jours s’est enfui,
Les teintes brunes et bleues du soir:
Les douces flûtes du berger se sont tues,
Les teintes bleues et brunes du soir;
L’or des jours s’est enfui.
Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER


قَصيِدَةٌ داَئِرِيَّةٌ
جْيُورْكْ تْرَاكْلْ


فَرَّ ذَهَبُ النَّهاَراَتِ،
تَلاَويِنُ الْمَساَءِ الْقاَتِمَةُ وَالزَّرْقاَءُ:
صَمَتَتْ مَزاَميِرُ الراَّعيِ الْعَذْبَةُ،
تَلاَويِنُ الْمَساَءِ الزَّرْقاَءُ وَالْقاَتِمَةُ؛فَرَّ ذَهَبُ النَّهاَراَتِ.


ترجمة رشيد وحتي


poème en prose, edmond jabès [egypte]




Petite chanson pour une légende d’amour


Edmond Jabès


Le beau cavalier s’est arrêté à la fontaine et il a bu à la bouche de la princesse engloutie. Bonnes fées, accourez! La pierre trahie est sans souffle. Plus d’eau pour être aimée, mais un lit défait et, dessous, deux pantoufles.


[Chansons pour le repas de l’ogre 1943-1945.]


أُغْنِيَةٌ صَغيِرَةٌ لِأُسْطوُرَةِ حُبٍّ

إِدْمُونْ جَابِسْ


تَوَقَّفَ الْفاَرِسُ الْجَميِلُ عِنْدَ الْفُسْقِيَّةِ وَعَبَّ مِنْ فاَهِ الْأَميِرَةِ الْمَغْموُرَةِ. أَيَّتُهاَ الْجِنِّياَّتُ الطَّيِّباَتُ اهْرُعْنَ! لَمْ يَعُدْ لِلْحَجَرِ الْمَغْدوُرِ نَفَسٌ. لاَ ماَءَ لِكَيْ تَكوُنَ مَحْبوُبَةً، وَلَكِنْ ثَمَّةَ فِراَشٌ مُخَرْمَشٌ وَخُفاَّنِ، مِنْ فَوْقِهِ.


[أَغاَنيِ لِوَجْبَةِ الْغوُلِ 1943-1945]


ترجمة رشيد وحتي

poème, shaker laïbi [Irak]


Inscriptions enfouies dans le sable


Shaker Laïbi [Irak]


Le grec inscrivit sur l’écorce d’arbre:
Nos femmes se suffisent de poésies et d’une poignée de blé

Le persan inscrivit sur la porcelaine du plat:
Nos concubines se suffisent de la popeline extraite de la soie arménienne

Le romain inscrivit sur le marbre de l’allée:
Nos dames marchent altières dans la lumière, menues de leur nudité ancienne

Le chinois inscrivit sur les feuillets de Samarcande:
Les jambes de nos femmes poussent avec les plants de riz dans les banlieues.

L’indien inscrivit sur l’air:
Nos femmes fusionnent avec les cendres et marchent sur l’eau

L’étrangère écrivit à l’étranger:
Mon cœur bat…

L’arabe écrit sur la page des temps révolus:
Nos femmes, du sable qui s’épand entre les doigts


Genève, 30.07.2001

Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

19.9.07

poème, ra'd abdulkader [irak]


Chant de l’oiseau d’éclair


Ra'd Abdulkader [Irak]


Dors dans le calme
En paix
Sept arbrisseaux de roses veillent sur ton sommeil
Et un oiseau siffle un air céleste:
Dors dans le calme
Laisse la fin ouverte
Verrouille bien la porte, et même quand ils frapperont n’ouvre pas
Le poème est tout près de ta tête avec la carafe d’eau
Et l’oiseau d’éclair dans ton sommeil
As-tu vu personne dans le jardin?
et même quand ils frapperont à la porte n’ouvre pas
Laisse la fin ouverte
Verrouille bien la porte, et même quand ils frapperont n’ouvre pas
Dors dans le calme, dans le calme
En paix.


15.03.2002

Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

18.9.07

rimbaud: notule








Notule rimbesque

Rachid OUHTI


Syndrome chinois: Charleville. Paris-la Commune. Charleroi. Bruxelles. Douai. Londres. Stuttgart. Milan. Java. Alexandrie. Chypre. Eden. Abyssinie. Marseille avec un pied amputé. Re-charleville, dans un corbillard, pas vers un cimetière, mais vers le panthéon de l’immortalité.

poème, saadi youssef [irak]


Tatouage du loup


Saadi Youssef [Irak]


Le soir de la campagne était à son début
Et la taverne était aux tous premiers environs de la campagne;
Chaque soir je fais mes cent pas pour boire un verre dans la taverne de notre campagne
Puis je rebrousse chemin pour pénétrer dans ma nuit et mes cauchemars…
……………………………………...
……………………………………...
……………………………………...
Quand je fus aujourd'hui dans la taverne
Je me suis dit: il y a une différence!
Car se tenait derrière le modeste comptoir une autre barmaid…
……………………………………...
……………………………………...
……………………………………...
Aux vertèbres inférieures,
Dorsales, de la fille de la taverne,
Au point de séparation entre cette fesse-ci
Et celle-là:
Se meut le tatouage du loup bleu…
Parfois se dérobe le loup bleu sous la soie d'une chemise lâche
Puis s'assoiffe la fille de la taverne,
En quête du loup parmi les habitués…
En quête de la braise des yeux parmi les cendres de leurs cigarettes;
Et s'il neigeait maintenant?
Dansera-t-elle dans l'esplanade dès qu'elle sera toute blanche?
Ou se hâtera-t-elle pour arriver à sa chambre
Pour chauffer, toute nue, ses fesses
Sous le drap du lit
Où est assoiffé le loup?

Londres, 22.01.2005



Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

poème en prose d'yves bonnefoy [bilingue]




La huppe


Yves Bonnefoy [France]


La notion d’un rouge qui serait bleu, d’un dehors qui serait un dedans, d’un tout cela qui serait un corps que des mains, d’une nature inconnue, cloueraient suant à des coussins de ténèbre, passa gracieusement, huppe dans l’air frais, et vint se percher sur une pierre.


[Rue traversière, 1977.]




اَلْهُدْهُدُ


مَفْهُومُ أَحْمَرَ قَدْ يَكُونُ أَزْرَقَ، مَفْهُومُ خَارِجٍ قَدْ يَكُونُ دَاخِلًا، مَفْهُومُ كُلِّ هَذَا الَّذِي قَدْ يَكُونُ جَسَداً تُسَمِّرُهُ يَداَنِ عَرْقَانَتَانِ، مِنْ طَبِيعَةٍ مَجْهُولَةٍ، لِأَرَائِكَ مِنْ عَتَمَةٍ، مَرَّ بِلُطْفٍ، هُدْهُدٌ فِي الْهَوَاءِ الرَّطْبِ، وَأَتِى لِيَحُطَّ فَوْقَ حَجَرٍ.



ترجمة رشيد وحتي

sargon boulus [Irak], poème


Reportage du front de guerre


Sargon Boulus [Irak]


Je suis un soldat
Qui dors
Derrière
Les barricades
Rêvant de ma femme
Et de mon foyer
Non
Du visage de mon ennemi
Misérable
Alors qu’il
Se meurt.


Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

17.9.07

fernando pessoa, poème en version trilingue


...كُلُّ رسائلِ الْحُبِّ


فِرْناَنْدوُ پِصُواَّ


كُلُّ رسائلِ الْحُبِّ
مَدْعاَةٌ لِلسُّخْرِيَّةِ.
لن تكونَ رسائلَ حبٍّ لَوْ لَمْ تَكُنْ
مَدْعاَةً لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
أنا أيضاً، آنذاكَ، كتبتُها؛
وكانتْ، كَالْأُخْرَياتِ،
مَدْعاَةً لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
رَساَئِلُ الْحُبِّ، إِنْ كانَ ثَمَّةَ مِنْ حُبٍّ
يَنْبَغيِ أَنْ تَكوُنَ
مَدْعاَةً لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
لَكِنْ فيِ آخِرِ الْمَطافِ
فَالناَّسُ الَّذيِنَ لاَ يَكْتُبوُنَ أبداً
رَساَئِلَ حُبٍّ
هُمُ الَّذيِنَ يَكوُنوُنَ
مَدْعاَةً لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
كَمْ أَوَدُّ الْعَوْدَةَ لِزَمَنٍ
كُنْتُ أَكْتُبُ فيِهِ
دوُنَ التَّنَبُّهِ لِذَلِكَ
رَساَئِلَ حُبٍّ
مَدْعاَةً لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
أَلْحَقيِقَةُ الْيَوْمَ
أَنَّ ذِكْرَياَتيِ
حَوْلَ رَساَئِلِ الْحُبِّ هاَتِهِ
ماَ هِيَ إِلاَّ
مَدْعاَةٌ لِلسُّخْرِيَّةِ.
□ □ □
[كُلُّ الْكَلِماَتِ الْمُغاَلِيَّةِ
كُلُّ الْأَحاَسيِسِ الْمُغاَلِيَّةِ
بِطَبيِعَةِ الْحاَلِ
مَدْعاَةٌ لِلسُّخْرِيَّةِ.]

1935.10.21 [أَلْڤاَروُ ديِ كاَمْپوُّسْ ]


ترجمة: رشيد وحتي


Toutes les lettres d'amour…


Fernando Pessoa [Portugal]


Toutes les lettres d'amour sont
Ridicules.
Ce ne seraient pas des lettres d'amour
Si elles n'étaient pas
Ridicules.

Moi aussi, dans le temps, j'en ai écrit;
Elles étaient, comme les autres,
Ridicules.

Les lettres d'amour, si l'amour existe,
Doivent être
Ridicules.

Mais, au bout du compte,
Ce sont les gens qui n'écrivent jamais
De lettres d'amour
Qui sont
Ridicules.

Comme je voudrais revenir au temps
Où j'écrivais,
Sans m'en rendre compte,
Des lettres d'amour
Ridicules.

La vérité est qu'aujourd'hui
Ce sont mes souvenirs
De ces lettres d'amour
Qui sont
Ridicules.

[Tous les mots excessifs,
Tous les sentiments excessifs,
Sont, bien sûr,
Ridicules.]

21 octobre 1935
[Publié sous l'hétéronyme d'Alvaro de Campos]




Todas as cartas de amor...


Fernando Pessoa [Portugal]


Todas as cartas de amor sãoRidículas.
Não seriam cartas de amor se não fossem
Ridículas.

Também escrevi em meu tempo cartas de amor,
Como as outras,
Ridículas.

As cartas de amor, se há amor,
Têm de ser
Ridículas.

Mas, afinal,
Só as criaturas que nunca escreveram
Cartas de amor
É que são
Ridículas.

Quem me dera no tempo em que escrevia
Sem dar por isso
Cartas de amor
Ridículas.

A verdade é que hoje
As minhas memórias
Dessas cartas de amor
É que são
Ridículas.

[Todas as palavras esdrúxulas,
Como os sentimentos esdrúxulos,
São naturalmente
Ridículas.]

Álvaro de Campos, 21.10.1935

charles simic, poème en prose


Je suis le dernier soldat napoléonien...


Charles Simic [E.U.A.]



Je suis le dernier soldat napoléonien. Ça fait déjà presque deux cents ans, et je bas toujours en retraite de Moscou. La route est bordée de bouleaux blancs et la vase me monte jusqu’aux genoux. La femme à œil unique veut me vendre un poulet alors que je ne porte, depuis, même pas un habit.

Les Allemands suivent un chemin; je suis l’autre. Les Russes se frayent aussi un autre et font signe d’adieu. J’ai un sabre cérémonial. Je m’en sers pour me couper les cheveux qui sont longs de quatre pieds.


Tarduit de l'américain par Rachid OUHTI (The World doesn't end, Part I, VII.)


تَدْوِينَاتُ مَالْتُهْ لُورِيدْسْ بْرِيكُهْ

[المقطع 2]


رَايْنَرْ مَارْيَا رِيلْكُهْ


وَأَقُولُ بِأَنِّي لَا أَسْتَطِيعُ مَنْعَ نَفْسِي مِنَ النَّوْمِ وَالنَّافِذَةُ مَفْتُوحَةٌ. عَرَبَاتُ التْرَامْوَايْ تَعْبُرُ غُرْفَتِي هاَئِجَةً وَهْيَ تُصَفِّرُ. السَّيَّارَاتُ تَمُرُّ مِنْ فَوْقِي. بَابٌ يُصْفَقُ. فِي مَكَانٍ مَّا، زُجَاجِيَّةُ نَافِذَةٍ تَتَهشَّمُ، أَسْمَعُ قَهْقَهَةَ شَظَايَا الزُّجَاجِ الْكَبِيرَةِ، الضَّحْكَةَ الْمُتَهَكِّمَةَ لِلْكِسْرَاتِ الصَّغِيرَةِ. ثُمَّ فَجْأَةً، مِنَ الْجِهَةِ الْأُخْرَى، بِداَخِلِ الْبَيْتِ، صَوْتاً خَافِتًا، مَكْتُومًا. ثَمَّةَ شَخْصٌ يَصْعَدُ أَدْرَاجَ السُّلَّمِ. يَصِلُ، لَا يَنْتَهِي مِنَ الْوُصُولِ. هَا هُوَ ذَا، يَبْقَى هَا هُنَا طَوِيلًا، يَنْصَرِفُ. وَالشَّارِعُ مِنْ جَدِيدٍ. فَتَاةٌ تَصْرُخُ: آهْ! اِخْرَسْ، لَمْ تَعُدْ لِي رَغْبَةٌ. التْرَامْوَايْ يَقْتَرِبُ مَحْمُومًا مِنَ الصَّرْخَةِ، يَمُرُّ مِنْ فَوْقٍ، مِنْ فَوْقِ كُلِّ شَيْءٍ. ثَمَّةَ شَخْصٌ يُنَادِي. أُنَاسٌ يَهْرَعُونَ، يَتَدَافَعُونَ. كَلْبٌ يَنْبَحُ. يَا لَهُ مِنْ تَفْرِيجٍ عَنِ النَّفْسِ: كَلْبٌ! زُهَاءَ الصَّبَاحِ، نَسْمَعُ حَتَّى صِيَاحَ الدِّيكِ مِمَّا يُشَكِّلُ غِبْطَةً لَا تَنْتَهِي. وَفَجْأَةً، أَغْفوُ.


ترجمة: رشيد وحتي

rachid ouhti, hommage


In memoriam Yossef Brodsky

Rachid Ouhti


Poète. C'est un chef d'accusation qui pourrait te faire traîner dans toutes les geôles de la terre. Comme ça pourrait te faire le tour de toutes les tavernes de la voie lactée.

rachid ouhti, poème


irisation.

Rachid Ouhti



Le soleil s’est fait de ta peau une robe.

rachid ouhti, notule de mon journal




22.09.2006
Naissance de ma petite nièce Oumaïma. Ses cheveux sont plus touffus, plus épais que les miens!

rachid ouhti, 2 notules


I

Se marier: seul devant un sanglier irrité, avec une balle – une seule – dans le fusil.

II

Le poète: arbre à palabres.

rachid ouhti, poème


épitaphe du vent.

rachid ouhti


à moi.


01.04.1971

Poisson d’avril. Quelqu’utérus l’a vomi, jeté comme un dé pipé sur la table de jeu de la vie.

Il a aimé, il n’a pas l’intention de mourir.

un poème du poète irakien "exporté" vers "israel"


Carpette chinoise


Ronny Someck [Irak]


L’homme s’appelait Ping
La femme Pong
Dans la fente entre leurs deux corps
On épousseta l’amour comme une carpette.
Les fils de chaîne à leurs attributs génitaux s’enroulent
Autour des fils de la trame qui tissent un dragon en or
Entre ses cuisses.


Trduit de l'arabe par Rachid OUHTI (à partir d'une traduction de l'hebreu par Reuven Snir)

Amjad Nasser


Soulier de Cendrillon


Amjad Nasser [Jordanie]



[A partir d'un tableau de Youssef Abdelké]

Même le peintre qui le vit suspendu à l'un des murs de mon bureau crut que c'était une photographie, non pas une peinture faite avec les matières les plus rugueuses. Je sais qu'un tel propos est la pire des éloges qu'on puisse faire à un tableau, mais le soulier féminin noir, au lacet de cuir entourant la cheville absente comme un petit serpent, était sur le point de voltiger en usant des pas les plus légers sur terre. J'avoue, ô artiste, que je n'étais pas équitable dans mon jugement, car, dès que je contemple ce tableau, j'oublie tes coups de pinceau et je pense à la dame au soulier, dans lequel je n'ai nullement vu, auparavant, palpiter le pied d'une femme. J'imaginais que c'était une ballerine, une violoniste, ou une poétesse qui écrit des poèmes versifiés, et non pas des poèmes en prose. Car il y a là un rythme intense que laissa un poème lyrique ardent à sa suite. Il y a là, aussi, une touche de fétichisme qui me rappela l'envie de Goethe que sa bien-aimée se chausse, lors de leur rendez-vous à venir, de ses souliers jaunes. Mais, pourquoi justement une ballerine, une violoniste, ou une poétesse, et non pas Cendrillon la chaussante de ce soulier tant envié?

Londres, juin 2003


Traduit de l'arabe par Rachid OUHTI

يوميات

17.09.2007
كَيْفَ لِشَيْطَانِي أَنْ يُوْحِيَ لِي وَأَنَا سَيِّدُهُ؟

Fleur de sureau


Tahseen Al-khateeb [Palestine]


Trois petites barques accompagnent le cercueil. Trois barques avec trois rameurs. Trois rameurs et une seule fleur de sureau.


Traduit de l'arabe par: Rachid OUHTI

chawqi abi chaqra [liban]



République des chevaux


Chawqi abi Chaqra [liban]


Si j’étais président de la république, j’anoblirais les chevaux, leur donnerais des plaines, des sabots en or, des cuillères, des couteaux, des fourchettes et des tabliers en argent. Et je leur donnerais la radio et les jardins et je leur laisserais leurs longs cheveux.

Et j’empoignerais les renards, leur tresserais des selles, parce qu’ils sont des chevaux, et que les coqs sont des chevaliers. Et quand je sifflerais, ils couront et le peuple serait joyeux et vous, vous parierez et applaudiriez et moi, je resterais votre président pour l’éternité.

Traduction de l'arabe: Rachid OUHTI



يَوْمِيَّاتٌ




!أُرِيدُ تَرْكَ أَثَرِ خَدْشَةٍ عَلَى إِلْيَتَيِ الْحَيَاةِ. يَا لِكَثْرَةِ وَشِدَّةِ مَا كُنْتُ أُدَاعِبُ الْحَياَةِ مِنْ مُؤَخِّرَتِهَا


09.08.2007
!غَداً تُكْمِلُ ابْنَةُ أَخِي شَهْرَهَا الْأَوَّلَ. يُرِيدُ أَنْ يُقِيمَ لَهَا عِيدَ مِيلَادٍ يُطْفِئُ فِيهِ فَقَطْ عُودَ ثِقَابٍ، دُونَ شَمْعَةٍ

21.08.2007
.زُقَاقُ بَيْنَ نَجْمَيْنِ ذَاتَ أَرْبِعَاءٍ مُحَدَّبِ الزَّوَايَا

14.09.2007
.قَلْبُ الشَّيْءِ. قَلْبٌ كَتُفَّاحَةٍ مَشْطُورَةٍ. قَلْبٌ مِنَ الْكْرِيسْطَالْ

رِشيْدْ وَحْتِي